Récital rue Turbigo
C’est dimanche! Nous arrivons avec tout notre barda de musiciens ambulants dans un beau local non loin de la République: piano numérique, petit amplificateur, rallonges électriques, prise multiple, livres et disques que nous ne vendrons pas. Les adhérents de la société des amis de je ne sais plus quelle ville de Pologne sont là et ont déjà mangé tous les gâteaux.- « C’est vous la chanteuse? »- Il y a quelques visages sympathiques, d’autres, plus nombreux, fermés et déjà critiques. العاب ربح الجوائز حقيقية Un monsieur de 89 ans, il insiste sur le chiffre, vient à notre rencontre, se dit magicien et « pas content » car on l’empêche de présenter ses tours de magie, ce qu’il trouve injuste et lui fait dire que plus rien n’est comme avant. « Comme avant », quand? On doit lui faire le coup chaque année et il en a gros sur le coeur ce pauvre barde éconduit. بينجو لعبة Les musiciens s’installent dans le tumulte. Je m’inquiète un instant: il va falloir s’imposer. Je les connais ces « jamais contents » affichant une moue de dégoût perpétuelle, surtout les femmes. Alors je décide de raconter un de mes classiques, « Mes dimanches », et voilà que j’y suis: le texte est là, devant moi. Ce sont ces gens dont je parle et qui se reconnaissent. Comme au spectacle de guignol, ils s’exclament, font des « oh », des « ah ». Ils pleurent, ils rient, se donnent des coups de coude, et moi je redeviens la petite fille des dimanches tristes et drôles à la fois qui accompagnait ses parents dans les réunions d’exilés, bien décidés à en découdre avec l’existence. Les premières notes d’une chanson se font entendre dans un silence ému et j’ai les alarmes aux yeux devant ces grands enfants qui pensent à leur maman, aux temps anciens, à que sais-je encore. مواقع القمار